On sait qu'il n'y a aucune chance pour que François Bayrou trouve son bonheur parmi les candidats qui se présentent. Évidemment pas Benoît Hamon (trop à gauche), Jean-Luc Mélenchon (n'en parlons pas), encore moins Marine Le Pen. Pas non plus François Fillon qu'il accuse d'être "aux mains des puissances de l'argent". La même accusation qu'il avait porté en septembre dernier contre Emmanuel Macron. Et d'ailleurs contre Nicolas Sarkozy il y a quelques années.
Une candidature Bayrou gêne le centre
François Bayrou n'était pas vraiment hésitant mercredi soir sur Paris Première dans l'émission Zemmour & Naulleau. À la question : "Avez-vous un pronostic pour le mois de mai ? Entre Hamon, Le Pen, Macron et Fillon", il a répondu : "Il est possible que le futur président ne soit pas dans votre liste". En fait François Bayrou est persuadé que le plan B, c'est lui.
Une candidature Bayrou, ça gêne le centre. Celui qui a le positionnement le plus central aujourd'hui avec son "ni droite, ni gauche", c'est Emmanuel Macron. On sait qu'une partie des troupes du MoDem et des électeurs centristes sont déjà allées rejoindre le leader d'En Marche! Il peut aussi attirer des électeurs de centre-droit qui lâchent François Fillon, en raison des affaires. Il peut grignoter chez Fillon, et plus probablement chez Macron.
Politique "darwinienne"
Reste que ses chances sont extrêmement faibles. Ce serait sa quatrième candidature à l'élection présidentielle. Les Français ont tendance, en ce moment, à faire le ménage, à privilégier les nouvelles têtes. Ensuite François Bayrou a perdu beaucoup de monde en route après s'être affiché, à droite, à gauche, puis à droite. Aujourd'hui il est seul, il n'a pas de troupe. À noter aussi que financièrement c'est compliqué : il n'est plus propriétaire de la totalité du siège du MoDem.
Tout cela se voit aujourd'hui dans les sondages où, lorsque sa candidature est testée, elle ne dépasse jamais 6/7%. Alors Bayrou fera-t-il le tour de piste de trop ? Lui qui à longueur d'interview répète que son engagement est le "combat d'une vie", a promis de donner sa réponse mi-février. Mercredi soir, il expliquait que la politique était "darwinienne". "Il y a, dit-il, des espèces qui disparaissent et des espèces résistantes". On vous laisse imaginer dans quelle espèce se classe François Bayrou.
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